Extrait

A la manière d’un laser, un rayon de soleil focalise la lumière sur une créature féminine, belle à damner le panthéon et les habitants des Neuf Mondes dans leur ensemble. Cela ne fait aucun doute. La première chose qui frappe l’assemblée, avant la nudité, c’est l’harmonie souveraine de la silhouette. Le nombre d’Or est passé par là, qui a œuvré à un enchevêtrement épuré de courbes. Des courbes. Rien que des courbes. Aucune ligne brisée ne vient créer de dissonance. Les hanches prometteuses sont portées par de très longues jambes. Subtilement musclées. La cambrure du dos dessine un fessier qui est à lui seul un appel à des caresses insensées et inlassables. Les seins méritent l’immortalité. Leur volume et leur galbe sont indescriptibles. La peau est d’opale. A peine rosée. Des cheveux blond platine se glissent en cascades jusqu’à la taille qui est fine et marquée. Et la bouche. Ah la bouche ! Un défi permanent. Rouge brillant. Veloutée. Charnue. En arc de Cupidon, enfin un arc qui décocherait des flèches entre les jambes, dans le pubis de préférence. A moins que ce ne soit l’arc de Vali . Les Nornes en lâchent leur stylet. Rien ne se passe comme prévu. S’est matérialisée une femme adulte entièrement nue et non un nourrisson. Une femme qui, en plus, au lieu de crier comme le veut la coutume quand un être s’ouvre à la vie, rit aux éclats. D’un rire à réveiller les morts du Helheim, à faire sourire la sorcière Bois-de-fer dont les lèvres sont figées en un rictus sardonique...